Article publié le 22 novembre 2025
Chaque jour de la Semaine Européenne de réduction des Déchets, partez à la rencontre d’un artisan ou d’un commerçant du Grand Ouest Toulousain qui agit pour réduire ses déchets. Aujourd'hui, rencontrez Sandra, opticienne au magasin "Binocles de la Save" à Lévigac.
Bonjour Sandra. Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre activité ?
Je suis Sandra, opticienne à Lévignac depuis 2021. J’ai racheté un magasin déjà existant, avec un stock de lunettes un peu vieilli que j’ai valorisé en faisant des dons ou en organisant du déstockage pour le renouveler progressivement. Aujourd’hui, je travaille principalement avec des fournisseurs français, dont certains fabriquent leurs montures à partir de matériaux recyclés ou naturels : bois, coquillage, bouteilles en plastique…
Comment contribuez-vous concrètement à la réduction des déchets ?
Je collabore depuis un an avec le Lions Club, une association située dans le Nord de la France. Les clients me ramènent leurs anciennes montures : je les récupère, les nettoie et les trie. Les verres, je ne peux pas encore les recycler, mais les montures, elles, sont données à l’association qui les envoie en Afrique, dans des pays en développement. Les anciennes montures servent à des personnes dans le besoin ; elles retrouvent une seconde vie.
Actuellement, j’ai près de 2 000 montures prêtes à être expédiées !
En parallèle, je travaille aussi avec l’association UCRM (Union Cépière Robert Monnier), basée à Toulouse, qui agit pour l’inclusion et le handicap. Je leur fais don de montures invendues ou légèrement abîmées, qu’ils redistribuent à des personnes en difficulté.
Et avant de mettre en place ce partenariat avec ces associations, que faisiez-vous des montures de lunettes usagées ?
Avant, les montures usagées étaient jetées. Il m’arrivait parfois d’en faire don à quelques associations locales, comme celle de Madame De Macedo, adjointe au maire de Lévignac, qui redistribue les lunettes de soleil à des personnes dans le besoin. Mais maintenant, tout est mieux structuré, et les déchets sont vraiment valorisés.
Vous arrive-t-il de réparer des lunettes ?
Oui ! Quand une monture est vraiment inutilisable, je la démonte et je garde les pièces détachées. Cela me permet de réparer gratuitement ou à petit prix les lunettes de clients qui n’ont pas les moyens ou doivent attendre un remboursement. C’est un geste simple, mais qui évite de jeter et rend service.
Vous évoquiez des fournisseurs écoresponsables : pouvez-vous nous en dire plus ?
Certaines marques avec lesquelles je travaille fabriquent des montures à partir de plastiques recyclés récupérés dans les océans ou les rivières. D’autres utilisent des coquilles d’huîtres ou de moules broyées, mélangées à de l’acétate pour créer une matière solide et brillante.
Dernièrement, j’ai même découvert un fournisseur qui fabrique des montures à base de résine de raisin ! Et une créatrice française, Victoire d’Aqui, basée à Hossegor, qui réalise ses étuis à partir de matières récupérées. J’essaie vraiment de soutenir ces initiatives innovantes.
Pourquoi cet engagement écologique est-il important pour vous ?
Parce qu’il y a trop de déchets, et qu’on ne peut plus ignorer leur impact pour la planète. Avec le dérèglement climatique, il faut agir à tous les niveaux, même à petite échelle. En tant que commerçante, je me sens responsable de faire ma part : réutiliser, recycler. Et si en plus cela peut aider des personnes dans le besoin, c’est encore mieux.
Entretien mené par Yoakim Sigaud le 6 novembre 2025 à Lévignac
