Article publié le 22 novembre 2025
Chaque jour de la Semaine Européenne de réduction des Déchets, partez à la rencontre d’un artisan ou d’un commerçant du Grand Ouest Toulousain qui agit pour réduire ses déchets. Aujourd'hui, rencontrez Cristina, gérante du salon de coiffure "Cristina coiffure" à Léguevin.
Bonjour Cristina. Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre activité ?
Je suis Madame Aufer, gérante du salon Cristina Coiffure.
Nous faisons essentiellement de la coiffure mixte, et je partage le salon avec une prothésiste ongulaire, qui travaille dans les mêmes locaux.
Quelles sont vos actions concrètes pour réduire les déchets ?
Nous faisons bien sûr le tri sélectif, mais surtout, nous recyclons les cheveux.
Les cheveux ne sont jamais jetés à la poubelle : ils sont aspirés par une machine spéciale et collectés dans des sacs destinés à l’organisme Capillum.
En quoi consiste le recyclage opéré par Capillum ?
Capillum valorise les cheveux de différentes manières : en paillage agricole, en boudins filtrants pour nettoyer les eaux usées, notamment dans les zones portuaires, et dans la recherche sur de nouveaux matériaux durables.
Dans un salon de coiffure, on produit plusieurs kilos de cheveux par semaine, donc l’impact est réel. Nous accueillons jusqu’à 30 clients par jour, selon les périodes : ça en fait, des mèches recyclées !
Comment avez-vous découvert ce système de recyclage ?
Je crois que c’était via les réseaux sociaux ou des revues professionnelles.
J’avais déjà participé à des dons de cheveux pour la confection de perruques, mais c’est très contraignant : il faut que les cheveux soient en bon état, les attacher d’une manière précise, remplir des formulaires, envoyer dans une enveloppe spéciale… Je continue à accompagner les clientes qui veulent le faire, mais je leur laisse gérer l’envoi.
Avec Capillum, c’est beaucoup plus simple et surtout utile. Leur projet m’a immédiatement touchée, notamment l’idée d’utiliser les cheveux pour nettoyer les fonds marins !
C’est une vraie réutilisation intelligente de ce qui, autrement, serait un déchet.
Comment fonctionne le partenariat avec Capillum ?
Ils nous envoient des sacs de collecte et nous sommes référencés sur leur site.
Le service est payant, contrairement à ce que certains clients pensent. Cela me coûte moins de 100 euros par an, donc c’est abordable, et je le fais par conviction, pas pour une économie financière.
Je ne gagne rien, au contraire - mais je sais pourquoi je le fais : pour le geste, pour la planète.
Pourquoi cet engagement est-il important pour vous ?
Parce que nous sommes tous responsables, à notre échelle, de la préservation de la planète. J’ai des enfants, et sûrement un jour des petits-enfants. Je me demande ce qu’on va leur laisser si on continue à ce rythme sans recycler nos déchets.
Entretien mené par Yoakim Sigaud le 6 novembre à Léguevin
