Article publié le 22 novembre 2025

Chaque jour de la Semaine Européenne de réduction des Déchets, partez à la rencontre d’un artisan ou d’un commerçant du Grand Ouest Toulousain qui agit pour réduire ses déchets. Aujourd'hui, rencontrez Karine, boulangère pour la boulangerie "Le pain de Karine" à Lassere-pradère.

 

Bonjour Karine. Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre activité ?

Je suis Karine, boulangère au "pain de Karine", une boulangerie que j’ai créée il y a cinq ans et demi, en juin 2020, en plein Covid.

C’est une boulangerie un peu différente : ici, le pain est uniquement sur commande, pour éviter le gaspillage, qui est énorme dans le secteur. Les clients ont tout de suite adhéré au concept, et ça fonctionne très bien !

Quel type de pain proposez-vous à vos clients ?

Je ne propose que du pain complet, sans farine blanche ni semi-complète, parce que je trouve que c’est meilleur pour la santé. Et tous mes produits - pains, brioches, biscuits - sont faits avec du levain naturel, sans levure, et avec du sucre complet non raffiné. J’ai mes levains depuis presque huit ans : ce sont mes petits bébés, je les emmène même en vacances !

Concrètement, comment vous engagez-vous dans la réduction des déchets ?

J’encourage mes clients à venir avec leurs propres sacs pour récupérer leur pain plutôt que de donner des sacs en papier comme le font habituellement les boulangeries.

Et quand un client oublie son sac ?

Quand quelqu’un oublie, il préfère souvent repartir avec le pain dans les mains plutôt que de prendre un sac (rires). J’ai quand même quelques sachets en papier pour les nouveaux clients, mais j’en utilise très peu, car j’explique toujours la démarche.

Combien de pains produisez-vous environ par fournée ?

Je produis entre 180 et 220 pains, parfois plus. Donc, si chaque pain était emballé avec du papier, cela ferait autant de sachets à usage unique ! Imaginez un peu les déchets inutiles !

Avez-vous d’autres déchets que vous essayez de réduire ?

Au niveau des déchets, je n’ai quasiment rien : seulement les coquilles d’œufs. Les cartons de livraison, je les réutilise. Et les sacs de farine de 25 kg me servent à emballer les pains pour les livraisons.

Y a-t-il d’autres actions que vous aimeriez mettre en place à l’avenir ?

Franchement, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus !

Pourquoi, selon vous, est-il important de s’engager dans la réduction des déchets aujourd'hui ?

Parce qu’il y en a trop. On pollue trop. Et c’est grave. Le contexte actuel me déprime, mais je reste positive : je pense qu’on peut agir, chacun à son échelle. Acheter en vrac, amener ses sacs, ses boîtes, ses contenants… c’est possible, et ça fait une vraie différence.

Il suffit juste d’en avoir envie, et de prendre le temps.

Entretien mené par Yoakim Sigaud le 4 novembre.